mercredi 19 septembre 2007

Un peu d'histoire : 1992

Après 1991, voici la suite : 1992. La crise est enfin admise clairement dans les médias. Mais il ne s'agit pas d'une « vraie »crise :les prix ne baissent pas,les vendeurs font de la résistance et la reprise est imminente.


10/04/1992
« Drôle de crise » dans l'immobilier - Le Crédit foncier confirme une baisse des transactions

« Le trait principal de la situation actuelle est le rétrécissement spectaculaire du marché, c'est-à-dire la baisse du nombre de transactions. Les valeurs ne se sont pas effondrées. Comparé à la brutalité des cycles anglo-saxons, on assiste à une drôle de crise » en France : ceux qui avaient mis en doute la véracité des chiffres des notaires sur l'évolution de l'immobilier parisien (une chute des transactions sans vrai recul des prix) en seront pour leurs frais : les experts du Crédit foncier de France (CFF) arrivent aux mêmes conclusions et constatent que la crise fait tâche d'huile.

23/04/1992
Paris : le gel des transactions Le marché est bloqué. Les ventes sont en chute libre, mais lesprix ne baissent pas vraiment

« Paris ne s'est pas effondré. » Les professionnels de l'immobilier ne l'avouent pas, mais ils poussent un « ouf » de soulagement : la récession du logement parisien est sans commune mesure avec la crise qui sévit dans les pays anglo-saxons ou au Japon. Certes, les temps sont durs mais les prix n'ont pas chuté de façon vertigineuse. Tant pis pour les ménages qui espéraient dénicher dans la capitale l'appartement de leur rêve pour une bouchée de pain ! L'élément caractéristique de cette « crise molle » (la formule est des experts du Crédit foncier de France) : le gel des transactions.

La crise aux trois visages
Le logement est en passe de devenir l'un des dossiers noirs de la France. Personne ne détient les clés des trois crises qui le secouent : le gel du marché, la pénurie et l'exclusion des plus démunis. Le logement doit faire l'objet d'un nouveau contrat social, car sa situation est préoccupante. Dans une société sans idéologie, le quotidien constitue un enjeu politique. Faute de le prendre en compte, les pouvoirs publics risquent d'aboutir à des situations inquiétantes.

Province : la crise autrement
Dans les grandes villes, la crise est bien là ; mais pas avec la même intensité qu'en région parisienne. POUR une fois l'affaire est claire : les marchés immobiliers de la province souffrent en phase avec l'agglomération parisienne. Dans les grandes métropoles, en tout cas celles qui ont connu au cours des dernières années les mêmes évolutions que la capitale - dynamisme démographique et économique, forte activité immobilière, pression sur le centre-ville, différenciation du marché en segments de prix et de produits, - les faits sont là.

Les banques malades de l'immobilier
Face à l'atonie du marché où elles s'étaient fortement engagées, les banques souffrent et tentent de se défausser d'encombrantes créances. En attendant la reprise, que personne ne voit venir LA banque, c'est le risque, celui de la défaillance du client emprunteur et de la perte qui en résulte soit sur les intérêts non versés, soit sur le montant du prêt mal remboursé ou pas remboursé du tout, soit sur les deux.

Expertise : l'angoisse du juste prix
L'estimation d'un logement nécessite de la méthode et de l'expérience. Les pratiques varient selon les professionnels AVEC son imperméable à toute épreuve, sa lourde sacoche et ses petites lunettes cerclées de métal, Georges Hantat, inspecteur du Crédit foncier, parle de l'expertise immobilière comme un artiste de sa dernière toile. C'est que, au-delà des connaissances de base et de l'expérience, il y a tout un art pour approcher les lieux. « Ne jamais se précipiter, explique l'expert. Mais s'imprégner d'abord du quartier. »

Les vérités des fichiers
En temps de crise, les professionnels ont soif de certitudes. Pour eux, les fédérations et le ministère de l'équipement affûtent leurs outils statistiques. Apparition de « golden boys » dans la pierre, importance croissante du facteur confiance, succession de phases d'euphorie et de déprime : les observateurs ont souvent comparé les marchés immobiliers à la Bourse, ces derniers mois. Il y a toutefois une grande différence entre les deux marchés : dans l'immobilier, pas de lieu unique où l'offre rencontre la demande, point de CAC 40.

31/05/1992
La crise de l'immobilier parisien : la cote des décotes entre particuliers

La crise du marché immobilier francilien alimente la négociation entre acheteurs et vendeurs, qui baissent leurs prix de 15 % environ, selon la revue De particulier à particulier. Elle donne un
instantané de l'immobilier parisien, une ville de riches qui perd ses enfants. Les Français sont, dit on,de plus en plus joueurs. Après avoir découvert les charmes de la Bourse, ils se sont laissé
séduire par ceux de l'immobilier, se passant autant que faire se peut (dans 53 % des cas) des
services des professionnels.

12/06/1992
Sombres perspectives pour la maison individuelle. Faute de terrains, les professionnels de l'immobilier redoutent une crise du pavillon de banlieue
Une résidence principale sur quatre en Ile-de-France est une maison ou un pavillon et relève doncde l'habitat individuel, par opposition aux immeubles ou grands ensembles collectifs. Cette
proportion, stable depuis le milieu des années 80 mais deux fois moins élevée que la moyenne
nationale, se rétrécit au fur et à mesure que l'on approche du centre de l'agglomération parisienne,pour s'accroître quand on s'en éloigne. A Paris, il faut avoir des ressources exceptionnelles pour s'offrir une maison individuelle, tant l'offre est rare.

13/06/1992
Les notaires confirment la baisse des prix du mètre carré à Paris
L'immobilier parisien est bien en crise : les notaires, qui publient désormais des statistiques tous les trois mois, font état d'une baisse des prix de 2,85 % au premier trimestre, qui faisait retomber à 21369 francs le prix moyen du mètre carré dans la capitale le 31 mars dernier. Sur un an, l'indice Notaires-INSEE « traduit un rythme annuel de baisse supérieur à 11 % en francs courants ».
Compte tenu du léger retard qu'ont toujours les statistiques des notaires, ces chiffres confirment les tendances dégagées récemment par une étude de Particulier à particulier, qui faisait état d'un recul comparable (le Monde daté 31 mai-1 juin) .
Les notaires montrent aussi un déplacement vers le bas du marché : le poids relatif des petits
appartements et des arrondissements les moins chers s'est accentué. La chute du volume des ventes se poursuit : - 16,3 % au premier trimestre par rapport aux trois premiers mois de 1990.

09/07/1992
La crise de l'immobilier de bureaux. Cinq marchands de biens sauvés de la faillite
Une vingtaine de banques sont parvenues dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 juillet à un accord à l'amiable, élaboré sous l'égide du tribunal de commerce de Paris, avec cinq marchands de biens qui évitent ainsi un dépôt de bilan. Le patrimoine immobilier en jeu s'élève à 5 milliards de francs.
On ne connaissait pas mercredi matin les détails de l'accord à l'amiable, qui devrait rester théoriquement confidentiel, ni l'ampleur du sacrifice - sans doute important - consenti par les banques créancières des cinq marchands de biens en question.

01/08/1992
Le blocage des loyers sera reconduit

Le blocage des loyers du secteur privé en Ile-de-France, fixé par décret l'an dernier, sera reconduit pour un an à partir du 31 août, malgré l'avis défavorable, rendu jeudi 30 juillet, par la commission nationale de concertation (qui représente propriétaires et locataires). Ce nouveau décret, examiné dans les prochains jours par le Conseil d'Etat avant sa publication officielle, limite les hausses de loyer à l'augmentation de l'indice du coût de la construction pour les renouvellements de baux des locataires en place.
La suite de l'année 1992 dans un prochain billet

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