jeudi 20 septembre 2007

Un peu d'histoire : suite de l'année 1992

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01/09/1992
3615 code RUINE

La dépression du marché immobilier aidant, les serveurs Minitel spécialisés dans les petites annonces de logement se sont multipliés. Des services somme toute assez décevants et coûteux...
« Vous cherchez à louer ou à acheter l'appartement de vos rêves, tapez 3615 code XXXX » : Les
murs de la capitale, les wagons du métro et les pages de journaux se sont couverts, ces derniers
mois, de petites affiches pour encourager le chaland à consulter tel ou tel serveur Minitel dans ses recherches immobilières. Mais l'exercice peut, si l'on n'y prend garde, s'avérer onéreux et peu probant.

15/09/1992
Perspectives Prix : La guerre sans merci - Logement parisien : la douche écossaise
Le retour de bâton n'a pas été aussi fort à Paris qu'à Londres ou Tokyo. Néanmoins, la baisse de l'immobilier, annoncée depuis un an par les Cassandres, est bel et bien là : dans la capitale, le recul des prix des appartements est de 7,7 % en moyenne depuis le début de l'année, ce qui met le mètre carré à 20 308 francs. La baisse s'est accélérée au deuxième trimestre : - 4,8 % contre - 3 % pour le premier. L'analyse par quartiers est des plus intéressantes. D'abord, l'écart entre les quartiers les plus chers et ceux meilleur marché se réduit.


06/10/1992
Les milieux financiers et l'immobilier

C'est l'ensemble du système monétaro-financier qui est, directement ou indirectement, touché par la déflation qui frappe de plein fouet l'immobilier. Redoutant un effondrement du marché, les banques s'efforcent par tous les moyens de le soutenir. Ce faisant, elles risquent, au détriment de l'économie tout entière, de pousser à son paroxysme une crise qui est largement la conséquence de leur action passée. Sans les crédits qu'elles ont, sans compter, octroyés aux promoteurs et acheteurs de 1986 à 1990 (comme naguère aux emprunteurs latino-américains...

13/10/1992
Actualité Immobilier : le grand frisson. Les banquiers et les promoteurs serrent les rangs

Marchands de biens, banquiers, agences immobilières, notaires et entreprises du bâtiment, tous les professionnels sont passés en quelques années de l'euphorie au cauchemar. Encore le pire a-t-il été jusqu'ici évité. Les banques ont préféré tenir à bout de bras les promoteurs plutôt que d'engager une opération vérité de type anglo-saxon dont les conséquences auraient été catastrophiques pour tout le secteur.

15/10/1992
Le dilemme des banques : étaler les pertes ou solder.

Avec 150 milliards de francs de crédits à risques, les établissements financiers s'efforcent
d'amortir la dévalorisation de leurs actifs « C'est la pire crise immobilière que la France ait connue depuis les années 30 », soupire un banquier, ajoutant : « Elle est beaucoup plus grave qu'on ne le dit car, aujourd'hui, les possibilités de relance de l'économie sont beaucoup plus réduites que lors des crises précédentes, en 1962, en 1968-1969, en 1974-1976 et entre 1981 et 1986. » Pour des vendeurs de « pierre », l'environnement, il faut le dire, est sinistré.

Le spectre de l'« effet domino ».
Au milieu de la crise générale de l'immobilier, ce sont les bureaux qui souffrent le plus. Tout le monde porte sa part du fardeau : les promoteurs, les marchands de biens et les banques. Après avoir cédé pendant des années à l'euphorie, le monde de l'immobilier est plongé aujourd'hui dans le pessimisme le plus noir. Les rumeurs alarmistes courent sur l'état de santé des grands promoteurs, « au bord de la rupture », assure-t-on. Chacun bat sa coulpe, confessant ses erreurs... et celles de son voisin.
On s'interroge sur les banques, clé de voûte de l'édifice, qui dévoilent une à une l'ampleur de leurs engagements. Dans ce milieu, où foisonnent les forts en gueule, on spécule sur le nom du prochain promoteur qu'on dégradera publiquement pour lui faire payer ses pertes abyssales.

Les années glorieuses.
Un cycle s'achève dans la construction de bureaux. Commencé en 1983, il a connu de 1987 à 1989 trois années exceptionnelles.
En 1992, les professionnels de l'immobilier gèrent, ou digèrent, la crise. C'est l'année des bilans, des ajustements, des sauvetages. En attendant des jours meilleurs... Ainsi s'achève un cycle immobilier.
On peut estimer qu'il a commencé en 1983. Entre-temps, le secteur a connu une formidable montée en puissance, et quelques années glorieuses. Un dynamisme dû à la conjonction de multiples facteurs : une bonne conjoncture générale, accentuée par une libéralisation du crédit et par la tertiarisation de l'économie, l'internationalisation des investissements immobiliers, ...


17/11/1992
C'est le moment d'acheter... pas de vendre

Avouons-le : nous sommes tous peu ou prou spéculateurs. Non pas qu'on en ait vraiment les moyens, mais je ne connais pas un « accédant à la propriété » - comme on appelle ceux qui se sont endettés pour vingt ans pour avoir un toit à eux sur leur tête - qui, au-delà de la nécessité de se loger, n'ait pas songé, ne serait-ce qu'un peu, à la « bonne affaire » qu'il était en train de réaliser à terme. Et une « bonne affaire », c'est quoi ? C'est acheter aussi peu cher que possible un bien que le temps valorisera, vite quand les prix flambent, plus lentement quand le marché traîne les pieds.

20/11/1992
La crise de l'immobilier - La baisse des prix des logements a subi un coup d'arrêt à Paris

La baisse des prix du mètre carré dans l'ancien à Paris a marqué un coup d'arrêt au premier semestre 1992 : selon l'étude semestrielle faite par De particulier à particulier, ils ont même très légèrement augmenté, de 1,45 % par rapport aux six derniers mois de 1991. L'appartement type (53 mètres carrés) s'est vendu dans la capitale à 20 600 F le mètre carré contre 20 304 F au dernier semestre de 1991. Néanmoins, les prix de vente n'ont pas rattrapé le niveau qu'ils atteignaient un an auparavant (21 356 F), leur restant inférieurs de 3,5 %.

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